18 ans au volant d’une 911 Carrera 3.2 “Votre Porsche, votre histoire”

Thomas, passionné depuis son enfance, a réalisé son envie de devenir porschiste il y a 18 ans. Il se rappelle de ses plus lointains souvenirs : “Je suis né en 1977 et dès petit, j’aimais les voitures qui faisaient du bruit. Je ne suis pas issu d'une famille passionnée par ce milieu. Cependant, dans les années 80, quand j'allais à l'école, j’adorais voir des beaux modèles. Vers chez moi, il y avait un notaire qui ne roulait qu'en Porsche et qui passait régulièrement avec. Ces voitures m'ont fait rêver. Je me souviens que l'un de mes amis d'enfance était fan de Ferrari et moi de Porsche. On s’était dit qu’un jour, on pourrait peut-être s’offrir nos modèles de rêve. Et puis la vie a fait que oui, ça a pu se concrétiser. Du moins pour moi, mon ami n’a pas (encore) acheté sa Ferrari.” 

Après des mois de réflexion et de nombreuses recherches, Thomas a trouvé la Porsche de sa vie. Il confie : “J’ai acheté ma Porsche 911 Carrera 3.2 en 2006. Je n'avais pas d’enfants ni de gros frais annexes hormis mes loisirs. Un jour j'ai acheté Flat 6 Magazine. J'ai découvert dans les petites annonces que mon budget pouvait correspondre à l'achat d'une 911 Carrera 3.2. Je me suis toujours dit que si j’avais les moyens, je m'achèterai une Porsche 911. J’avais de l’argent de côté et anticipé un budget, si d'aventure je devais avoir un souci avec la voiture. Je me suis renseigné avant d’acheter et j’ai opté pour ce modèle. On a 18 ans de vie commune cette année ! Je souhaitais absolument une Porsche 911 pour la ligne et la sonorité. Celle-ci est assez particulière avec sa teinte Bleu de Prusse qui se transforme en violet au soleil. La 911 Carrera 3.2 combinait tout ce que je recherchais, avec sa fiabilité en plus. Est-ce que je confirme la fiabilité de cette Porsche 911 ? Oui complètement ! Même si j’ai dû faire quelques remplacements de mécanique dessus. J'ai également eu un seul gros souci, en 18 ans, au niveau des sondes qui étaient défectueuses et la voiture ne redémarrait plus à chaque fois. Je l'ai amenée à la concession Porsche à Clermont-Ferrand et depuis, je n'ai plus aucun souci.”

Le sujet tranche. Pour certains porschistes, il est inconcevable d’acheter une Porsche sans l’essayer. Dans le cas de Thomas, ne pas essayer la voiture était un choix. Il raconte : “Avant d’acheter une Porsche, je m'étais refusé de monter dedans. Je m'étais dit que le simple fait de mettre un tour de clé et d'entendre le bruit de la voiture, j’aurais déjà signé le chèque. Je souhaitais que la voiture corresponde au maximum des critères que je m'étais fixés. Alors j’ai fait un choix de raison avant de l’essayer. Dès que je l’ai récupérée, j’ai pris la route direction la Corrèze où habitaient mes parents. Je me souviens, j'ai pris les quais de Seine, il tombait des cordes et j'étais à côté d'un énorme poids lourd. Je me voyais minuscule. Je me suis dit, “Qu'est-ce que tu fais dans cette voiture ?” Une fois sur l’autoroute, j'ai roulé un peu vite, et je me suis dit que cette voiture était géniale. C’était magique !”

Thomas prend plaisir à conduire sa 911 Carrera 3.2 sur les petites routes. Le circuit ? C’est mieux avec une voiture récente. Il déclare : “Lorsque j'ai acheté la voiture, elle avait 127 000 km. La première année où je l’ai eue, j’ai parcouru plus de 10 000 km avec. Depuis, je parcours environ 2000 km par an. Je la sors exclusivement pour me balader, parfois je suis accompagnée de ma femme et mes enfants aussi parce que ils adorent le bruit et les accélérations. Je suis déjà parti en vacances plusieurs fois avec. Et c'est vraiment le plaisir à chaque fois qu'on la démarre. Une fois, nous nous sommes rendus sur le Circuit de Charade. Les sessions étaient particulières et avec ma compagne nous n’avons pas autant apprécié le roulage qu’espéré. Nous avons tous les deux conduit d’autres modèles sur piste et préférons les récentes aux anciennes sur circuit. On garde notre 911 Carrera 3.2L pour la route et les promenades.” 

Ce porschiste prend le volant d’une voiture qui lui rappelle son enfance. À chaque fois qu’il roule en Porsche, les souvenirs remontent : “Lorsque je monte dans la voiture, j'ai l'impression de faire un bond dans les années 80. Je me rappelle quand j’étais enfant et que je rêvais d’en avoir une. J'ai l'impression que même à faible allure elle va vite. Même à l'arrêt, elle fait du bruit. J’adore me replonger dans un dans une période où les voitures n'étaient pas aseptisées. Il fallait appuyer sur l'accélérateur, sur le frein, l'embrayage, il faut avoir un bon mollet gauche et c'est ce que j'aime finalement. Son caractère authentique, à l’ancienne et un peu dur à conduire. À l’intérieur, les odeurs se mélangent entre le cuir, l'huile et l'essence. Ça participe au charme global de la voiture.” 

Sa passion, il la partage avec sa femme et ses enfants : “Ma femme adore conduire la Porsche. Mais parfois, elle a un peu de mal pour embrayer. Alors on pense à une Porsche 996 phase 2. Une voiture à mi-chemin entre la modernité et le classique. Mais impossible de vendre celle-ci, nous y sommes très attachés et les enfants également. Si ça doit se faire, ça attendra. Je suis convaincu que la marque Porsche pour rouler en ancienne est ce qui se fait de mieux. J'ai quelques amis qui roulent en ancienne avec d’autres marques, et ils tombent régulièrement en panne ou ont des soucis avec.” 

Sa passion, il la partage également avec ses amis : “J’ai prêté ma 911 Carrera 3.2 pour le mariage d’un ami. Aujourd’hui, il roule en Boxster 986. Il est rentré dans le monde de la Porsche avec moi parce que je l’ai laissé conduire plusieurs fois ma 911. Un jour, il m’a appelé alors que j’étais au travail en me disant qu’il avait vu un modèle à Clermont-Ferrand. Le soir-même, il avait acheté la voiture. Il a craqué en une demi-journée.”

Thomas conclut : “Pour ceux qui hésiteraient, je dois dire qu’il ne faut pas se préoccuper du regard des gens. Mais que vont dire les voisins ? Ça n'a pas d’importance. Allez acheter une Audi neuve, ça coûtera plus cher qu’une Porsche. On a qu'une vie, moi je me fais plaisir, pour moi, les autres peu importe. Le tout c'est de faire ce qu’on aime, et si d'aventure au bout de 2 ou 3 ans, la personne a estimé avoir fait le tour de la voiture, elle peut la revendre. C'est vraiment un plaisir et c'est un bonheur simple et sain. Je monte dans la voiture, je fais 10 km et puis voilà, je me suis déjà fait plaisir et c'est génial.” 

Je remercie grandement Thomas pour son histoire et ses nombreuses anecdotes de vie. Rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode de “Votre Porsche, votre histoire” avec un nouveau propriétaire et une nouvelle Porsche. N'hésitez pas à nous partager vos histoires par mail : cbazaille@flat6editions.fr. 

Photos : DR

Par Charlotte Bazaille