Des Porsche à moteur avant et un Boxster 986 “Votre Porsche, votre histoire”

Emmanuelle, heureuse propriétaire, se remémore l’instant déclencheur de sa passion pour Porsche : “J’étais en CM2 lorsque j’ai été invitée pour l'anniversaire d’un ami de classe. L’anniversaire se faisait dans un garage dans lequel il y avait une Porsche 928. Je ne savais pas ce que c’était. J’avais entendu parler de Porsche, mais pas sous cette forme, sous celle de la 911. Elle m’a beaucoup intriguée et depuis ce jour, j’ai toujours aimé ce modèle. J’ai deux frères passionnés d’automobile également. De ce fait, j’ai toujours baigné dans l’automobile. J’ai grandi et fait mes études à Nantes avant de déménager dans le sud, en 1993, où j’ai commencé à travailler. Je rêvais toujours de m’acheter une Porsche. Alors j’ai attendu d’avoir les moyens de m’en acheter une, et à 30 ans, je me suis offert une Porsche 944.”

Son premier achat est guidé par l’opportunité, mais aussi par le coup de cœur : “J’ai trouvé cette Porsche 944 américaine en 2002 à l’aide d’un ami qui en vendait une. Je suis allée la voir, elle n’était pas parfaite et le moteur avait été refait. J’ai craqué dessus. C’était ma première Porsche. J’ai appris à piloter et à faire le talon-pointe avec. J’ai également participé à quelques courses de cote. Avec la Porsche 944, j’ai commencé à organiser des sorties multimarques. Entre trois et quatre fois par an, nous allions rouler dans le Vaucluse avec plusieurs autres propriétaires. Cette Porsche m’a permis de faire de nombreuses rencontres et de m’émanciper tout au long de ma vie. L’une des rencontres les plus marquantes a été celle avec un monsieur qui est venu au magasin dans lequel je travaillais et qui m’a vu sur le parking à côté de ma 944 américaine. Ma Porsche, c’était ma voiture de tous les jours, j’allais donc au travail avec. Il m’a interrogé sur ma voiture et je l’ai interrogé sur la sienne. Il avait une Porsche 968 avec un bébé à l’arrière dans un siège. Cette personne était Régis Mathieu et le bébé à l’arrière était son fils Arthur. Nous avons gardé de très bonnes relations depuis.”

Après une belle aventure, l’histoire avec la 944 prend fin brutalement : “Finalement, l’histoire avec cette Porsche s’est terminée lorsque mon fils a eu un accident avec. Il a dépassé ses limites, la voiture était épave, mais heureusement, il s’en est sorti. Cette voiture est restée 18 ans dans mon garage et j’en garde un excellent souvenir. Je la connaissais par cœur, c’était comme une extension de moi.”

Mais Emmanuelle poursuit sa route avec d’autres modèles à moteur avant : “J’ai continué ma petite collection de Porsche à moteur avant avec une 924. Je dois dire qu’au départ, cette voiture ne m’attirait pas. Je n’aurais pas pensé en acheter une. Un ami qui déménageait au Japon se séparait de ses voitures, dont cette 924 que j’ai récupérée pour une bouchée de pain. Cette voiture qui m’avait été vendue comme non roulante a finalement démarré. Elle a été restaurée puis vendue afin de privilégier un achat immobilier. Ensuite, à mes 40 ans, je me suis offert une Porsche 928. C’était une façon pour moi de démystifier cette voiture qui m’avait intriguée lorsque j’étais enfant. Elle m’a apporté des sensations de conduite différentes. Et puis ensuite, fait assez drôle, j’ai racheté la Porsche 924 que j’avais vendue quelques années plus tôt. Cette collection de Porsche à moteur avant n’a pas duré car j’ai divorcé et j’ai dû revendre la Porsche 924. La Porsche 944 avait déjà été accidentée et je n’ai gardé que la 928 qui, grâce à sa panne, est restée chez moi.”

Aujourd’hui, c’est au volant d’un Boxster 986 qu’Emmanuelle continue de vivre sa passion : “Je roule avec ce Boxster 986 que je connaissais déjà car il appartenait à un ami. Je l’ai depuis quatre ans, ce Boxster Bleu Libellule. Pour l’anecdote, il paraît que Jean Alesi a eu la même. J’ai craqué pour cette teinte si particulière et je la trouve féminine. Ce Boxster m’a permis d’accéder au moteur flat six, en position centrale. Ce sont des sensations de conduite différentes de ce que j’ai pu connaître et je suis totalement fan, le tout cheveux au vent. Le châssis de ce Boxster 986 est vraiment exceptionnel, la direction est précise et la voiture facile à entretenir. Lorsque je l’ai achetée, elle avait les clignotants modifiés, alors j’ai fait remonter ceux d’origine. Très récemment, je l’ai emmené au garage HPRS afin de changer les jantes. J’ai gardé les anciennes chez moi, mais j’aime bien son look modernisé et surtout, elle tient mieux la route.” 

Et avec humour, elle souligne un fil rouge dans ses choix automobiles : “Malgré tout, le point commun dans les Porsche que j’ai ou que j’ai pu avoir, c’est qu’elles sont toutes mal-aimées. D’ailleurs, si je devais vendre la Porsche 928 et le Boxster aujourd’hui, ce serait pour une 996 Turbo. j’en ai essayé une il y a quelques mois et j’ai adoré. Pour autant, ce n’est pas la plus aimée des 911 non plus. Je crois que je suis attirée par les modèles clivants !”. 

Emmanuelle conclut : “J’ai un message pour toutes les femmes. Il ne faut pas avoir honte et il faut assumer de sortir en Porsche. J’en connais beaucoup qui restent discrètes par peur du regard des autres, mais on s’en fiche ! Faites-vous plaisir !”

Je remercie grandement Emmanuelle pour son histoire. Rendez-vous prochainement pour un nouvel épisode de “Votre Porsche, votre histoire” avec un nouveau propriétaire et une nouvelle Porsche. N'hésitez pas à nous partager votre histoire par mail : cbazaille@flat6editions.fr. 

Photos : DR

Par Charlotte Bazaille